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L'ÉCOLE AUTREFOIS

 

 

Les débuts d’une école régulière datent à Chamarande du 1er mars 1700, quand Louis d’Ornaison obtient qu’un vicaire fasse l’école aux garçons de la paroisse.

 

En 1717, sa femme lègue cent vingt livres de rente pour l’établissement et l’entretien d’une maîtresse d’école qui sera choisie par le curé.

 

Par l’instituteur en poste en 1899, on apprend de nombreux renseignements sur l’école à Chamarande :

 

L’école dirigée par Simone Ménage de 1769 à 1794 était installée dans une partie du presbytère, occupée par le salon actuel et à laquelle on accédait par un escalier en pierre qui existe encore aujourd’hui. Les élèves arrivaient par une petite porte qui donnait sur la rue de la Fontaine, presque en face de la rue du Maître-Autel.

 

En 1800, c’était un instituteur qui dirigeait l’école de la commune. Le budget communal de 1806 est le premier qui fasse mention d’un crédit de 75 francs pour la location du logement du Maître d’école. L’école, mixte, que dirigeait M. Adrien était établie dans une maison située sur la place communale appartenant alors au châtelain de Chamarande le marquis de Talaru. Cette maison fut ensuite occupée par l’école privée et pensionnat des Sœurs de la Congrégation de la Providence de Portieux (Vosges). Le local, qui a été agrandi, était alors peu vaste, mais assez convenable cependant. L’instituteur y enseignait la lecture, l’écriture et les quatre premières règles de l’arithmétique, sans compter la récitation du catéchisme et de l’histoire sainte. Les élèves payaient à leur maître une rétribution de 12 sous par mois, et en hiver ils apportaient à tour de rôle, chacun une bûche pour assurer le chauffage de la classe. Ensuite la rétribution, plus élevée, fut ainsi établie : 1,50 francs par mois pour ceux qui apprenaient à écrire ; les autres, qui n’écrivaient pas, ne payaient que 1 franc. On n’apprenait à écrire que vers l’âge de 9 ou 10 ans lorsque l’on savait lire couramment. Vers la fin de 1812, M. Adrien fut nommé à Etrechy, poste plus important. L’école de Chamarande fut sans titulaire pendant à peu près deux années. Puis, le curé de la commune, l’abbé Bougault, tint l’école à nouveau dans le presbytère.

 

Mme Humberdot arriva à Chamarande vers l’année 1813. Elle faisait « l’école » dans la maison appelée le vieux Louvre, qui existe encore rue du Chemin de fer. La salle de classe installée, pour l’époque, dans de bonnes conditions hygiéniques, était fréquentée par les enfants de Chamarande et de Torfou. Les pensionnaires, garçons et filles, du nombre d’une dizaine, étaient les enfants de familles aisées des environs et plus particulièrement ceux des fermiers du Marquis de Talaru.

 

Ce fut à cette époque que la commune prit à sa charge la rétribution scolaire de quelques enfants pauvres. Elle ne payait que pour l’aîné des enfants d’une même famille. Alors le privilégié allait en classe, mais il arrivait aussi que ses frères et sœurs ne la fréquentaient point ou seulement pendant trois ou quatre mois de l’hiver et pas avant l’âge de 8 à 9 ans.

 

A onze ans, presque tous les enfants disaient adieu à l’école. Leurs parents les en retiraient pour les occuper avec eux aux travaux des champs ou les mettaient comme petits porteurs dans les tuileries voisines, ou encore les plaçaient en service.

 

M. Mardelet lui succéda vers 1825. Il fit classe dans la maison des Quatre-Coins (actuelle crêperie). Le local, alors au toit de chaume, était bien peu convenable, car la salle de classe était étroite, mal aérée, mal éclairée et la cour de récréation comptait à peine 25 mètres carrés. Il fut le premier instituteur de Chamarande qui ouvrit un cours du soir pour les adultes.

 

Vers 1828, M. Pasquet, petit marchand de chevaux de Chamarande était nommé en remplacement. Il tint école pendant environ un an (1828-1829), dans sa propre maison. Une de ses chambres servait de salle de classe, où les élèves se plaçaient comme ils pouvaient, autour d’une grande table carrée. Un jour le Marquis de Talaru l’ayant fait appeler à la Mairie, devant le Conseil municipal, lui demanda pourquoi il ne continuait pas ses fonctions. « C’est que, M. le Marquis, je ne gagne pas assez », répondit-il.

 

En 1829, l’école fut transférée des Quatre-Coins au presbytère alors vacant.

 

Arrivé en 1831, M. Beauvais changea quatre fois de local. Il fit d’abord classe dans le presbytère, puis dans la maison des Sœurs de la Divine Providence, ensuite, il fut installé dans l’immeuble qui existait sur l’emplacement de la mairie actuelle. Le 28 juin 1833, la loi Guizot contraint chaque commune à disposer d’un local spécifique pour l’enseignement primaire et à prévoir un logement pour l’instituteur. Donc en 1839, la commune acquiert pour 2800 francs la maison de M. Girard située aux Quatre-Coins et qui avait déjà servi de local scolaire à M. Mardelet. M. Beauvais s’y installe et ce local servira d’école-mairie pendant 26 ans, jusqu’en 1866, année qui verra la construction et l’inauguration de la nouvelle école et de la mairie.

 

Au commencement de cette même année 1839, le marquis de Talaru fit donation de douze cents francs de rente à la congrégation des Sœurs de la Providence de Portieux (Vosges), et plaça dans la maison située sur la place de la mairie deux sœurs pour « soigner gratuitement les pauvres malades et pour faire l’éducation gratuite des filles pauvres ».

 

De l’année 1839 date donc en fait, à Chamarande, la création de deux écoles spéciales : l’une pour les garçons, l’autre pour les filles.

 

Cependant en exécution de la loi scolaire d’octobre 1886 l’école des garçons a été, en 1891, transformée en école mixte.

 

A la mort de M. Beauvais, de 1844 à 1852, deux sœurs congréganistes dirigèrent successivement l’école de garçons de Chamarande : Sœur Libert qui s’était montrée très dévouée pendant l’épidémie de choléra en 1849, puis Sœur Astérie.

 

En 1859, l’inspecteur des écoles note : « Quant à la salle d’école elle a 5,m50 de longueur sur 5 m de largeur et 2,m60 de hauteur, c’est-à-dire qu’elle pourrait recevoir à peine une vingtaine d’élèves, la moitié de ceux que peut fournir la commune, il y a, en outre très peu d’air, des lieux mal établis et infects, sans que l’emplacement offre aucun moyen d’agrandir ou d’améliorer un tel local ».

 

Le 11 février 1863, le conseil municipal décide l’acquisition des terrains pour la construction d’une nouvelle école sur l’emplacement de l’actuelle mairie.

 

En 1875, le Conseil municipal établit une bibliothèque scolaire, complète le matériel d’enseignement, et, en 1886, fait poser un parquet dans la salle de classe. Par une délibération en date du 9 mai 1880, il vote la gratuité de l’école communale, devançant ainsi les législations de 1881.

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